vendredi 19 septembre 2014

Olivier


A vrai dire, je dois fouiller profondément à l’intérieur de ma mémoire pour me souvenir de quoi j’avais l’air à quinze ans, peut-être parce que les années lycée ont compris de jolis moments de mélancolie, bien cachés du regard des autres.
J’étais un garçon plutôt réservé, mais pas solitaire, et malgré tout – ce qui peut paraître surprenant - toujours de bonne humeur et prêt à rire, et assez bien intégré pour avoir l’air
le plus normal possible. Il faut croire que j’étais plutôt de bonne compagnie puisque j'avais mes amis fidèles pour des cinés, nuits vidéos, balades parisiennes.
J'appréciais particulièrement la compagnie des filles, sans avoir le courage de les approcher. Je cachais ma timidité maladive vis-à-vis des créatures du sexe opposé par une capacité (déjà) à parler et reparler de cinéma, ce qui pouvait parfois me faire prendre pour l’intello de service. Et pendant ce temps les copains me piquaient des amours à qui je n’osais avouer ma flamme. J’ai su pourtant, vingt ans après, que je les avais intéressées.
Mon choix d’habit commençait à s’étoffer et à s’éloigner des choix de ma mère.
Jean et blouson en jean bleu clair. Tennis. Look post Tann’s. Un look totalement incertain avec une coupe de cheveux, tout aussi peu élaborée.
Je n’osais pas trop sourire en ouvrant la bouche (je ne me souviens plus si j’avais encore un appareil dentaire à l’époque) et n’avais pas encore de lunettes.
Je traînais avec un copain beaucoup plus dragueur que moi à qui il suffisait de claquer des doigts pour emballer et au lieu de l’imiter, je le regardais faire.
J’ai quand même changé. Un peu.

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